Retour sur la première édition du Croque-notes

affiche du Croque-notes

Pour ceux qui n'en auraient pas entendu parler, voilà le bref résumé d'un concept qui marquera sans doute les mémoires au Pays des Couleurs. En passe de devenir le sujet de conversation numéro un au marché et dans toutes les cours de récré, le Croque-notes – qu'on pourrait appeler Troc-notes, voir Bloc-glottes – a réuni, le lundi 12 octobre à la médiathèque de Montalieu-Vercieu, un groupe de passionnés ou d'amateurs, mûs par deux idées maîtresses : découvrir et faire découvrir de la musique. Un plagiat original donc, d'une célèbre animation de la médiathèque : les Rencontres de lecteurs, animées chaque trimestre par Christine. Sachez que le Croque-notes est ouvert à tous, adolescents, adultes, musiciens, fan de Violetta et autres chefs d'orchestre ; et qu'il n'est pas nécessaire de prendre la parole pour y participer. Si néanmoins vous souhaitez contribuer à la programmation musicale, n'hésitez pas à me faire passer le ou les titres que vous avez préparés, avant la prochaine édition (le 14 décembre).

 

Installés à l'espace numérique, autour d'une table basse couverte de victuailles, nous nous sommes apprétés à faire bombance, en regardant et écoutant (faute de trouvère et troubadour) un écran géant et des enceintes. C'est Christine qui ouvre le bal en nous présentant Titi Robin, un joueur de guitare, buzuq et oud, aux influences orientales et gitanes. Dans cette vidéo, il est accompagné de l'acteur Michael Lonsdale lisant des textes écrits par Titi Robin :

Une très belle alchimie.

 

J'enchaîne ensuite sur deux artistes que j'ai découverts il y a peu et qui signent un deuxième album, fruit de leur collaboration. Ballaké Sissoko est un musicien malien, joueur de kora et Vincent Ségal est un violoncelliste et bassiste français. En 2009, était sorti Chamber Music et cette année c'est Musique de nuit, un CD enregistré au Mali. J'aime ce dialogue entre les deux hommes, leurs instruments, leurs cultures. Je me sers une nouvelle tranche de cake aux lardons et j'appuie sur PLAY.

 

 

Christian prend le relais pour nous parler de cet instrument étonnant dont il avait vu une démonstration à la faveur d'une promenade urbaine. Non, le Hang drum n'est pas issu d'une tentative de communication avec les martiens, malgré sa forme étrange.

 

 

C'est un instrument de la famille des percussions, inventé en Suisse et qui n'est malheureusement plus produit aujourd'hui. En voici un aperçu :

 

 

Décidément globe trotter, Christian nous présente ensuite le Smoking time jazz club, un groupe de musiciens de jazz tel qu'il a pu en croiser lors de ses voyages à la Nouvelle-Orléans. Ça donne envie de danser, de jouer avec eux et ça plante des sourires. Un verre de jus de pomme à la framboise pour accompagner les trombones et le washboard :

 

 

On continue notre balade dans les rues du monde entier à la vitesse du son grâce au collectif Playing for change, qui enregistre des voix et instruments dans tous les pays pour les réunir en un morceau (ici Stand by me de Ben E. King) :

 

 

L'album est disponible à la médiathèque.

 

 

Quant à Catherine, elle nous sensibilise aux joies de la sérendipité (mot compte triple + scrabble) sur Youtube. En cherchant une vidéo du morceau Green grass de Tom Waits, elle est tombée par hasard sur une reprise par deux jeunes parisiennes, Agathe et Fine. Si leurs voix vous font vibrer, n'hésitez pas à fouiller dans leur chaîne Youtube (Peyrson) :

 

 

Et voici l'original :

Le contraste est frappant mais on trouve déjà de la douceur dans l'interprétation de Tom Waits.

 

Une voix envoûtante, c'est aussi ce qui caractérise ces deux morceaux :

 

- l'un présenté par votre serviteur et interprété par Coals, un groupe polonais peu connu mais en plein essor :

 

- l'autre présenté par Christian : un magnifique duo entre la chanteuse du groupe Moriarty, qu'on ne présente plus, et Moriba Koïta, joueur de n'goni :

 

 

Puisqu'il nous reste un peu de temps, je choisis de faire un rapport du concert de Gilmour auquel j'ai assisté en septembre à Orange. A l'occasion de la sortie de son nouvel album Rattle that lock Gilmour a programmé une tournée avec peu de dates dont une seule en France, au théâtre antique d'Orange. Tout était réservé depuis des mois et certaines place se négociaient à plusieurs milliers d'euros. Il y avait donc une foule de gens et, bien entendu, une organisation horrible. Malgré 1h45 d'avance, je rentre juste à temps dans le théâtre. David joue quelques morceaux de son nouvel album dont Rattle that lock (aussi intitulée "votre train aura 3h de retard") :

 

Puis ce sont les grands classiques qui s'enchainent (High hopes, Wish you were here, Comfortably numb). Tout le monde chante, siffle, crie, se lève, s'évanouit. Les musiciens sont excellents (mention spéciale aux choristes). Le son incroyable et le lieu a beaucoup de cachet. Je n'ai pas pu le trouver sur internet mais si vous aimez Gilmour, je vous conseille le morceau In any tongue, sur le nouvel album.

 

 

La soirée s'achève et on quitte la médiathèque accompagnés par les hululements des chouettes et des derniers poids lourd qui rentrent au nid. Les oreilles pleines de la musique des autres. On vous attend le 14 décembre, 18h30 à la médiathèque du parc pour la prochaine soirée Croque-notes.